La Génération 2000!

Après avoir discuté avec Mark Lambert, préparateur physique du Lightning de Tampa Bay, des résultats des tests physique du NHL combine, il est clair que les choses doivent changer. Selon lui, la spécialisation trop hâtive est la conséquence principale des résultats les plus faibles qui sont vu au cours des dernières années. C’était la première vague d’athlètes de la Génération 2000.

En 2023, les jeunes ont la possibilité de jouer au hockey 12 mois par année. La croyance de plusieurs parents et entraineurs que la spécialisation très tôt dans la carrière de l’enfant pourrait permettre aux jeunes joueurs d’atteindre assurément l’élite, est fausse. Certains disent «10 000 heures de pratiques avant d’atteindre notre plein potentiel». 

Malheureusement, ce mythe doit être laissé de côté. Dans le livre de David Epstein ″ The sports Gene : Inside the science of extraordinary athletic performance″, l’auteur met en évidence que la majorité des athlètes élites ont pratiqué leurs sports sur moins de 10 000 heures. Cette règle de 10 000 heures de pratique mis de l’avant par Anders Ericsson ne tient pas compte de plusieurs facteurs tels que la génétique sur la performance athlétique, l’encadrement des entraineurs, les aspects psychologiques sur la performance tel la motivation intrinsèque du joueurs face à son sport (plaisir de jouer) et même la chance d’être au bon moment au bon endroit (« timing »). 

Alors quels sont les risques des jeunes de la génération 2000 face à une spécialisation hâtive ?

Une spécialisation hâtive dans un sport comme le hockey peut entrainer un surentrainement. Un syndrome de surentrainement peut être identifié par des douleurs articulaires et musculaires ou par un changement de personnalité. Le temps de repos et de récupération n’est pas respecté et le corps devient fatigué. Un épisode de surentrainement augmente le risque de récidive. Le traitement est sans contredit du repos!

Selon le « Council on Sports Medicine Fitness », une activité en particulier devrait être limité à 5 jours par semaine, offrant 1 journée de repos par semaine, et environ 2-3 mois libre pour une autre activité sportive. Le fait de participer à un autre sport est associé à moins de blessures, le corps fait des mouvements différents et les athlètes utilisent leurs muscles de façon différente, réduisant le risque de blessure de surutilisation qui représente une grande majorité des blessures sportives. C’est aussi associé à une participation sportive prolongée, les jeunes se blessent moins et ont un plaisir à continuer de pratiquer le sport. Il y a également un lien avec un meilleur potentiel de forme physique à long terme.

Voici d’autres conséquences possibles d’une spécialisation hâtive:

 

  • Interfère avec le développement de l’enfant
  • Risque psychologique plus élevé dû au stress face aux attentes 
  • Augmentation des chances de blessure
  • Épuisement prématuré
  • Réduit les chances que l’enfant soit actif lorsque rendu adulte
  • Ne garantit aucunement les chances de devenir un athlète professionnel

 

Lorsque nos joueurs de niveau Midget et Junior arrivent à notre Centre de Performance pour leur période hors saison, ils ont un minimum de 2 à 4 semaines de congé avant de recommencer l’entraînement en salle de musculation. Le retour sur la glace pour se préparer pour la saison suivante ne se fait pas avant 6 à 8 semaines. Au total, ces jeunes, d’un minimum de 15 ans, ont un repos d’environ 2 à 3 mois sans toucher à la glace ! Pourquoi alors un jeune de moins de 12 ans devrait participer à des écoles de hockey, des ligues d’été AAA ou des « showcases » pour sa visibilité ? Ces jeunes devraient avoir au minimum 3 mois de congé d’hockey avant la prochaine saison. Un temps idéal pour participer à d’autres sports. 

Alors quelles sont les recommandations ?

Pour un jeune de moins de 12 ans, il est important de jouer à plus de sports possible pour apprendre et développer des habilités motrices fondamentales tels que l’agilité, l’équilibre, la coordination, la vitesse, sauter, grimper, marcher, patiner, sautiller, nager, sauter à la corde, lancer, dribbler, botter, frapper et attraper. Le hockey, qui est un sport à spécialisation tardive, n’a pas besoin d’être le sport principal avant la maturation de l’enfant. Entre 13 et 15 ans, l’athlète peut consacrer 50% de son temps à son sport tandis qu’au dessus de 16 ans, à plus de 80% de son temps.

Au bout du compte, le fait de varier les sports d’un jeune améliore le développement moteur et donne l’opportunité à l’enfant de découvrir le sport qu’il appréciera et auquel il excellera.

L’été, c’est fait pour jouer à d’autres sports et s’amuser.

Bonne saison à tous !

 

Par: Sébastien Lagrange Ph.D et Marie Mchelle Rousseau Ph.t

 

​Référence :

Franzen J, Pion J, et. al.  Differences in physical fitness and gross motor coordination in boys aged 6-12 years specializing in one versus sampling more than one sport.  Journal of Sports Sciences, DOI:10.1080/02640414.2011.642808 (available online ahead of print: 03 Jan 2012).

Mostafavifar AM, Best TM, Myer GD. Early sport specialisation, does it lead to long term problems? Br J Sports Med. 2013;47:1060-1061. 

DiFiori JP, Benjamin HJ, Brenner J, Gregory A, Jayanthi N, Landry GL, Luke A. Overuse Injuries and Burnout in Youth Sports: A Position Statement from the American Medical Society for Sports Medicine. Clin J Sport Med 2014;24(1):3-20.

Jayanthi N, Pinkham C, Dugas L, Patrick B, LaBella C. Sports Specialization in Young Athletes: Evidence-Based Recommendations. Sports Health. 2013;5(3):251-257. doi:10.1177/1941738112464626.

 

Picture of Sébastien Lagrange Ph.D et Marie Michelle Rousseau, M.Sc pht
Sébastien Lagrange Ph.D et Marie Michelle Rousseau, M.Sc pht

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